Jeter un sort, vengeance, sorcellerie, faire du mal, envoûter… Tant de termes ou expressions qui peuvent se greffer au culte vaudou.
Mon grand dictionnaire HACHETTE (1996) le définit de la manière suivante : « Culte animiste (mélange de sorcellerie, de magie et d’éléments empruntés au rituel chrétien) pratiqué par les peuples du Golfe de Guinée, et qui avec la traite des Noirs s’est répandu aux Antilles (princ. A Haïti) et au Brésil (Bahia). »
Dans cette définition, rien de bien valorisant pour le culte vaudou, or dans le dépliant de l’exposition de la Fondation cartier, il est possible de lire : « (…) permettant aux visiteurs de mieux comprendre un art qui reflète les préoccupations universelles et éternelles de l’humanité. »
Seconde définition plus valorisante, mais … Complexe : le Vaudou serait-il un art ou un culte ?
Le qualifier d’art afin de justifier l’exposition de ces statues et statuettes dans ce lieu dédié à l’art contemporain n’est-il pas … dérangeant ?
Quels sont les artistes mis à l’honneur ? Les collectionneurs Anne et Jacques Kerchache ? Les personnes anonymes qui ont conçu les sculptures ? La personne envoûtée via ces sculptures Bocio ?
Autrement dit, j’ai assisté à une triste dévalorisation du culte vaudou et de sa dimension spirituelle avec un documentaire qui ne montre que des images négatives propres au vaudou, une scénographie dénuée de sens, et un manque cruel d’informations directes : c’est le dépliant à la main qu’il faut sillonner l’exposition, car il n’y a aucun cartel indiquant ne serait-ce la provenance géographique de l’objet exposé.
Nous ne sommes pas au musée Dapper certes, mais un minimum d’informations permet au visiteur de mesurer le degré de crédibilité de l’exposition.
Une confrontation entre la collection de Mr et Mme Kerchache et des artistes contemporains ayant pour thème de travail le Vaudou, me semblerait une meilleure façon de présenter cet art qui reflète les préoccupations universelles et éternelles de l’humanité.
La Fondation Cartier pour l’art contemporain est-il un lieu adapté, à Paris, pour présenter une telle exposition ? J’en doute…
Retour dans le Paris du début du XXème siècle, lorsque les futurs cubistes découvrirent l’Art Nègre… En espérant que l’exposition Vaudou en inspirera plus d’un… d’artiste.
[…] Séance Vaudou à la Fondation Cartier […]