Year of the White Bear : Two Amerindians on display for three days at Colombus Plaza,
Madrid, 1992
Les artistes Coco Fusco et Guillermo Gómez-Peña s’enferment dans une cage dorée, en référence aux zoos humains qui ont vu le jour dans certaines grandes villes d’Europe aux cours des XIX et XX ème siècles.
Durant une période de trois jours, les artistes habillés de tenues traditionnelles amérindiennes , s’exhibent tels des bêtes de foire. Dans cette cage, nous pouvons noter tout le confort d’un salon moderne.
Nous retrouvons à travers cette performance une mise en abîme des plus intéressantes. Dans un musée de Madrid, deux artistes, l’un d’origine cubaine, l’autre mexicain s’enferment dans une cage, de leur plein gré, en 1992, soit une centaine d’années après cette folle tendance des zoos humains, qui visaient à exposer des communautés extra-européennes. Le choix de Madrid comme ville, semble justifié par les origines des deux protagonistes.
Couple in the Cage dénonce tout un processus de stigmatisation, qui occupe encore une grande place dans la conscience collective internationale. Performance manifeste d’une époque, elle traite avec ironie de la question des séquelles colonialistes dans un contexte post-colonialisme. Devant les attitudes hallucinées des visiteurs, cette performance artistique apparaît tel un questionnement subversif.
Ce sujet n’appartient-il pas à une époque passée et révolue? Par extension, comment l’art extra-occidental peut-il être perçu dans son intensité et intégralité s’il est enfermé dans une cage, à une époque post-colonialiste qui reste marquée par la suprématie culturelle de tout un peuple sur le reste du monde?
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