Comme beaucoup de villes africaines, Dakar voit fermer ses salles de cinéma. Les cinémas El Mansour et Liberté sont deux exemples de salles mythiques qui ferment définitivement leurs portes au public cinéphile dakarois, afin de prendre un nouveau souffle, et de devenir un lieu différent.
Il est étonnant pour une ville comme Ouagadougou, qui accueille le FESPACO, de ne compter que très peu de salles de cinéma.
Quelle réponse à cette problématique ? Aller au cinéma ne représenterait-il pas une pratique culturelle assez ancrée dans les moeurs des pays d’Afrique subsaharienne? – Tout comme l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire… mentionnait un président français, le 26 juillet 2007 à l’Université Cheikh Anta Diop…
Il devient curieux de se demander à qui profite ce manque d’infrastructures culturels.Instrument de propagande sous certaines régimes, outil incontestable de divertissement, l’industrie cinématographique est porteuse de considérables enjeux politique, culturel, économique et social. Je crains que des initiatives de structures étrangères ne phagocytent les projets sénégalais.
Que seraient Hollywood, le rêve américain, les cérémonies grandioses de récompenses d’acteurs et leurs tapis rouges, les magnifiques robes de célébrités, les magazines, sites internet et blogs people, et … les acteurs, réalisateurs, costumières, metteurs en scène, traducteurs, doubleurs voix …- qui vivent de leurs passions, de leurs métiers -… sans l’existence de salles de cinéma, ni produits dérivés?
Le cinéma permet tout un système économique, dont les artères principales sont amputées dans certains pays africains.
Cinéma El Mansour, Zone A, Dakar, Sénégal ©Virginie Ehonian
Cinéma El Mansour, Zone A, Dakar, Sénégal ©Virginie Ehonian
Cinéma El Mansour, Zone A, Dakar, Sénégal ©Virginie Ehonian
Le cinéma, créateur de lien social
Aller voir un film, en discuter avec sa famille, ses voisins, ses pairs, ou encore un inconnu, crée du lien social, provoque et favorise l’échange, en plus de s’évader du quotidien.
Certes, des questions sanitaires devancent le problème des salles de cinéma à Dakar, or le cinéma détient un réel pouvoir social indéniable.
Le secteur privé et les autorités politiques sénégalaises, voire africaines, ont encore leur partition à jouer, en favorisant et encourageant les initiatives à l’échelle locale, pour structurer un solide marché du cinéma. Ecoles, aides financières, subventions, prix, rendez-vous annuels de récompenses…Mais surtout encourager la population à (re)fréquenter ces salles de cinéma – en lui proposant des productions proches de ses réalités quotidiennes – et les professionnels du cinéma à produire à l’échelle nationale.
Cinéma Liberté, Liberté, Dakar, Sénégal ©Virginie Ehonian
Cinéma Liberté, Liberté, Dakar, Sénégal ©Virginie Ehonian
Cinéma Liberté, Liberté, Dakar, Sénégal ©Virginie Ehonian
english
Like many African cities, Dakar sees its cinemas close. El Mansour and Liberté are two examples of mythical cinemas which have closed their doors to the Dakar cinephile public, taking a new breath and becoming a different place.
It is surprising for a city such as Ouagadougou, which is the FESPACO hosting, to count very few cinemas, it isn’t it?
Which answer for this question? Going to the cinema is not a cultural practice enough rooted in the habits of sub-Saharan African countries? – Just like the African man is not really entered in the History … mentioned a French president, on July, 26th 2007 at the University Cheikh Anta Diop …
It is curious to wonder who benefits from this shortage of cultural infrastructures. As a propaganda Instrument under certain regimes, as an undeniable tool of entertainment, the film industry carries huge political, cultural, economic and social stakes. I fear that foreign structures phagocytose initiatives or projects in Senegal.
What would be Hollywood, the American dream, the spectacular ceremonies rewards actors and their red carpets, gorgeous dresses celebrities, magazines, people websites and blogs and … actors, directors, costume designers, directors, translators, voice dubbing … – who are living from their passions and professions – … without movie theaters and their derived goods?
Cinema allows an entire economic system, whose main arteries are cut in some African countries.
The cinema, as a social bond creator
Go to see a movie, discuss about it with relatives, neighbors, or with an unkown person, creates social ties, then leads and promotes the exchange, in addition to get away from everyday life.
Certainly, health issues are ahead of this movie problem , but cinema has a real unquestionable social power.
The private sector and the Senegalese – to not say African – political authorities, still have their part to play in promoting and encouraging local initiatives to structure a strong film market. Schools, financial aids, grants, awards, annual awards appointments … But above all encourage people to (re) visit these movie theaters, proposing productions close to their daily realities, and film professionals to produce at the national scale.
Cinéma Liberté, Liberté, Dakar, Sénégal ©Virginie Ehonian
Cinéma Liberté, Liberté, Dakar, Sénégal ©Virginie Ehonian
Cinéma Liberté, Liberté, Dakar, Sénégal ©Virginie Ehonian
Cinéma Liberté, Liberté, Dakar, Sénégal ©Virginie Ehonian
Cinéma Liberté, Liberté, Dakar, Sénégal ©Virginie Ehonian
Cinéma Liberté, Liberté, Dakar, Sénégal ©Virginie Ehonian
Cinéma Liberté, Liberté, Dakar, Sénégal ©Virginie Ehonian
Suivez african links sur Facebook // Twitter
En + :
http://www.jeudepaume.org/index.php?page=article&idArt=1596&lieu=1
Filipa César : « Luta ca caba inda » / (La lutte n’est pas finie)
Books on the African cinema theme
Nwachukwu Frank Ukadike, Black African Cinema, The Regents of the University f California, 1994
Presse
Le Soleil, 28 juin 2013
Texte et photos: ©Virginie Ehonian
[…] résonance sur african links : Quel avenir pour les salles de cinéma de Dakar et le projet de Filipa César "Luta ca caba […]
Nice blog! Keep posting, Sam
[…] sur african links: Quel avenir pour les salles de cinémas de Dakar […]