Les rappeurs sénégalais Xuman et Keyti proposent une version originale du journal télévisé loin des prompteurs impersonnels utilisés par les journalistes. Entre ironie et humour toute l’actualité nationale est reprise de manière décalée.

Le rap au service du journalisme

L’alliance du Hip Hop et du journalisme permet d’attirer un public  désintéressé du journal télévisé quotidien, de façon ludique: un hameçon idéal!

Dans un contexte différent et endossant le rôle de journalistes, Xuman et Keyti trouvent un nouveau terrain d’expression, en faveur de leur créativité. Tout en donnant leur avis sur l’actualité, ils signent à travers leur JT Rappé une performance exceptionnelle.

Par quel processus une sous-culture peut-elle investir l’espace social?

Le rap est un genre musicale qui reste assez marginalisé mais qui gagne davantage d’espace sur le terrain de l’audiovisuel. La mise en abîme est assez intéressante: le rap est mis à l’honneur, calqué sur un modèle  qui est diffusé à un moment de grande audience.  Le journal rappé marque l’universalité de ce genre musical, dans le sens où la langue utilisée est le Wolof.

La télévision sert de médium aux rappeurs qui touchent ainsi le plus grand nombre, à travers le format de leur production qui est connu et reconnu par l’imaginaire collectif, à savoir le journal télévisé.

Le détournement de symboles

L’esthétique prête à confusion: tout est mis en oeuvre pour faire croire à un réel journal télévisé, à travers par exemple le bandeau d’informations défilant au bas de l’écran, mais aussi de la manière dont ils rappent chacun à leur tour, c’est à dire dans une continuité logique descriptive.

Xuman et Keyti détournent avec habileté ce programme télévisé suivi par les foyers sénégalais. Les informations sont fournies sur un ton décalé qui diffère totalement du programme proposé habituellement.

Rendez-vous incontournable, le Journal Rappé trouve ses fidèles.