Le mardi 16 septembre 2014, à 19h, Kapwani Kiwanga investira l’espace du Jeu de Paume pour une performance exceptionnelle.
La programmation Satellite du Jeu de Paume met à l’honneur jusqu’au 21 septembre prochain, l’œuvre de l’artiste Kapwani Kiwanga, à travers l’installation sonore Maji Maji , qui trouve écho dans l’histoire coloniale de l’Afrique orientale allemande.
Vue de l’exposition Maji Maji, avec l’aimable autorisation du Jeu de Paume
Avec un territoire de presque un million kilomètres carrés, l’Afrique-Orientale allemande était plus de deux fois plus vaste que l’Allemagne elle-même, (…)
Une des tentatives qui furent entreprises pour assurer le développement économique de la région fut la mise en place de fermes modèles où des « cash crops » destinées à l’exportation pouvaient être cultivées. Les hommes africains furent contraints d’aller y travailler une partie de l’année. Les tensions socio-économiques qui furent causées par ces mutations ainsi que par l’instauration d’impôts et la réquisition de main-d’œuvre aboutirent en 1905 à la plus grande révolte de l’histoire coloniale de l’Afrique : la rébellion Maji-Maji. « Maji » signifie « eau » en swahili. Les dirigeants religieux de ce mouvement prétendaient que leur force était telle que les balles de l’ennemi se changeraient en eau.
La révolte se propagea comme une traînée de poudre. Des planteurs, des fonctionnaires coloniaux et missionnaires furent tués et le gouvernement dut rassembler une force importante. L’insurrection fut jugulée en avril 1906. Du côté africain, les pertes furent énormes : environ 150 000 Africains furent tués et de grandes parties du Sud furent dévastées. Du côté allemand, les pertes furent nettement moins importantes mais le coût fut élevé et le déficit de la colonie s’en trouva accru. – Henri Wesseling, Les empires coloniaux européens 1815-1919, éditions Gallimard, Paris, 2009, pp.334-336.
Vue de l’exposition Maji Maji, avec l’aimable autorisation du Jeu de Paume
Vue de l’exposition Maji Maji, avec l’aimable autorisation du Jeu de Paume
Vue de l’exposition Maji Maji, avec l’aimable autorisation du Jeu de Paume
Telle une anthropologue du 21ème siècle, Kapwani Kiwanga se lance dans une investigation sur ce que l’historien Henri Wesseling décrit alors comme la plus grande révolte de l’histoire coloniale de l’Afrique. Son travail de recherches est conçu comme un champ artistique expérimental, ponctué par le dialogue des différentes pièces entre elles, dont la collecte a conduit l’artiste à pérégriner entre Dar es-Salaam, Berlin, Londres et Paris.
Pour Maji Maji, Kapwani Kiwanga récite des témoignages inédits relatant ce pan de l’histoire, et propose aux visiteurs un panorama qui plus est anthropologique, qui s’appuie sur la projection de photographies, de vidéos, de dessins et sur l’exposition d’objets dotés d’une forte charge historique et culturelle.
L’impact des successives narrations sonores trouve tout son sens dans le caractère multi-media de la proposition de l’artiste.
Entre création contemporaine et recherches ethnographiques, Kapwani Kiwanga prête sa voix à ces témoins oubliés de l’histoire coloniale, donnant un nouveau souffle à leurs sensations, sentiments et leurs vécus, les gravant dans la mémoire collective universelle.
Rendez-vous sur la page Facebook d’african links pour remporter un exemplaire de la publication Kapwani Kiwanga. Maji Maji
Source de l’image: Site internet du Jeu de Paume
african links vous propose de gagner un exemplaire du catalogue Kapwani Kiwanga. Maji Maji.
Commentez tout simplement la publication « Maji Maji au Jeu de Paume » sur la page Facebook d’african links ICI
Deux exemplaires sont à remporter : un tirage au sort aura lieu le 16 septembre 2014.
À vos claviers !
En + :
http://www.jeudepaume.org/index.php?page=article&idArt=2186
http://www.jeudepaume.org/?page=article&idArt=992
Texte et photos : Virginie Ehonian
[…] Jeu de Paume présentait le projet Maji Maji de Kapwani Kiwanga (juin-septembre 2014). L’artiste part de la guerre coloniale qui a opposé […]