Booba, un rappeur politisé en 5 points

Le rappeur de 38 ans a encore défrayé la chronique dernièrement, en s’exprimant sur les attentats de Charlie Hebdo. Au journal Le Parisien, il déclare : « Je comprends l’indignation des gens après l’attentat, je comprends aussi l’indignation de certains musulmans qui se sont sentis insultés par un journal, même si je ne cautionne pas un tel attentat. Mais Charlie Hebdo a pris des risques. Quand tu t’attaques à une religion, tu sais que des extrémistes peuvent réagir ainsi (…) Il y a une différence entre la liberté d’expression et l’insulte. Tu peux me critiquer, critiquer mon disque. Mais si tu me dis : « T’es qu’une merde », attends-toi à te prendre une tarte. Et là, ils ont dit : « Le Coran c’est de la merde. »

Source de l’image: Web

Que l’on soit d’accord ou non avec ses propos , il est nécessaire de reconnaître que même si Booba est expatrié depuis quelques années à Miami, il est l’un des rares rappeurs français dont l’actualité (dont les clash,bagarres,embrouilles…) et les propos alimentent les médias.

Pourquoi le duc de Boulogne est-il un rappeur politisé ? Réponse en 5 points.

1/ Booba fait ~~énormémen~~t parler de lui sur la toile. Son opinion personnelle sur les attentats de Charlie Hebdo a produit des remous de polémiques sur le web. Ses dires qui sont repris par les plus grands médias tels que Le Monde ou encore le Huffington Post, tout en sautant les barrières de la presse « people », sont amputés d’une partie essentielle qui passe à la trappe: « Je comprends aussi bien les Je suis Charlie que les Je ne suis pas Charlie « .

Pourquoi les propos de B2O subissent une telle extrapolation, quand on sait qu’un Guy Bedos souhaitait de manière véhémente la mort des journalistes et caricaturistes de Charlie Hebdo, fin 2012?…

2/ En Juillet 2014, Booba clashait ouvertement l’universitaire Tariq Ramadan sur les réseaux sociaux, au sujet du conflit israélo-palestinien. Horripilé par certains de ses fans qui postaient continuellement des images et/ou des pensées sur le sujet, sur son compte Instagram, il a pris position en 7 points. Voici le 6ème point: « De six : pour arrêter une guerre il faut la faire. Si j’affrête un avion demain pour la palestine combien monteront? Je pense que le pilote sera le seul passager. Soyons réalistes. »

S’en est suivi un tollé interactif qui a valu au rappeur la perte de nombreux fans . Qu’à cela ne tienne, cela ne l’empêchera pas de clamer haut et fort ce qu’il pense.

3/ En novembre 2012, pour le 48ème numéro de Next Libération, Booba est choisi pour la couverture. Avec le titre « Booba, un prince à Miami », le magazine s’intéresse de près au phénomène musicale de Boulbi.

4/ GQ, Les Inrockuptibles, » Le Grand Journal », Libération, Le Monde, Le Parisien, « On est pas couché », L’Express, Public, BFM, Glamour… Booba fait couler l’encre de pas mal de journaux et use l’énergie digitale de nombreux journalistes Web. Bien résidant aux Etats-Unis, l’ancien membre du groupe Lunatic, occupe de front la scène médiatique française, et est très écouté. Pourquoi les propos d’un rappeur inquiètent? Sa page Facebook ne compte pas moins de 3 millions de fans; son compte Instagram 429 mille followers enfin sur Twitter, il est suivi par une « twittosphère » de 2millions de personnes! Ses propos peuvent donc avoir une grande influence. Qui pourra le stopper? Certainement pas La Fouine! (lol)

5/ « Prince », « Duc », Pape (?!) tant d’appellations qui démontrent que le rappeur de Boulogne est conscient d’avoir un poids économique avec son empire financier (musique, mode, Ünkut…) et une réelle influence, digne d’un homme politique. B2O président? des US ou de la France?