Le week-end dernier se déroulait le Paris Choices – Collectors Weekend.
Du 29 au 31 mai, un parcours sillonnant les galeries parisiennes était proposé aux collectionneurs, afin de découvrir les œuvres d’artistes confirmés et émergents de la scène parisienne de l’art contemporain.
L’événement dresse un panorama intéressant en collaboration avec l’école des Beaux-Arts de Paris, au sein de laquelle l’exposition CHOICES s’est tenue.
Le choix des œuvres de l’exposition CHOICES était le résultat d’une collaboration avec le commissaire Alfred Pacquement et un groupe d’étudiants des Beaux-Arts de Paris.
Les Choices d’african links
Durant ma visite, je retiens avec attention les participations des artistes Sammy Baloji représenté par la galerie Imane Farès, et d’Otobong Nkanga, qui est représentée par la galerie In situ / Fabienne Leclerc.
Sammy Baloji
Sammy Baloji, Portrait #4 : Groupe d’hommes Warua sur fond d’aquarelle de Dardenne. De la série Congo Far West : Retracing Charles Lemaire expedition, 2011, Photographie numérique d’archive sur papier Hahnemühle 100 x 160 cm Courtesy de l’artiste et Imane Farès
Sammy Baloji interroge l’histoire coloniale congolaise en transposant des bribes du passé dans le présent.
La photographie et le dessin s’imbriquent habilement pour raconter une autre histoire du Congo aujourd’hui.
La créativité de Sammy Baloji permet à ces fragments du réel d’intégrer la sphère de l’imagination du peintre Léon Dardenne (1865-1912), qui fut engagé comme « transcripteur graphique » de la mission scientifique du Katanga (1898-1900).
Le portrait de ce groupe d’hommes est alors composé de l’intégration de la photographie de François Michel, dans une aquarelle de Dardenne. C’est durant ses deux résidences (2008 et 2010, aux côtés de Patrick Mudekereza) au Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren (MRAC), que Sammy Baloji élabore ce rapprochement entre ces deux types d’archives pour le projet scientifique Congo Far West.
Julien Beneyton, Galerie Olivier Robert Youssoupha, Quartier Latin, 2014, acrylique sur bois 124 x 105 cm – Courtesy Galerie Olivier Robert
Grande surprise devant cette toile de l’artiste Julien Beneyton, qui présente le rappeur Youssoupha entouré d’objets qui ont une profonde signification pour le chanteur. Disque de son père feu Tabu Ley Rochereau (1940-2013), livre d’Amadou Hampâté Bâ, et albums d’artistes Hip-hop américains, Youssoupha se livre visuellement parlant sur les éléments qui nourrissent son inspiration.
Youssoupha, Quartier Latin (2014) signe une étroite association interdisciplinaire entre le rap et la peinture, de quoi nous rappeler les série de Kehinde Wiley.
Bien qu’il ait collaboré avec Oxmo Puccino ou encore le groupe des Sages Poètes de la Rue, Beneyton ne se cloisonne pas exclusivement à l’univers du hip hop, désireux de découvrir de nouveaux horizons en réalisant des « reportages picturaux » avec des chanteurs de rocks ou des éleveurs bovins…
Otobong Nkangka
Otobong Nkanga
In the pursuit of Bling (The discovery), 2014 Tapisserie
190 x 165 cm
Edition de 5 ex
Deux pas plus loin, se trouve l’installation In the pursuit of Bling (The discovery) de l’artiste Otobong Nkanga / In Situ – Fabienne Leclerc.
Cette installation est une partie d’une plus grande installation. Enigmatique et captivante, elle se compose d’une vidéo performance de l’artiste interroge cette relation entre l’humain et l’organique, dans une dimension rituelle voire religieuse ; et d’une tapisserie sur laquelle est brodé le symbole graphique d’une pierre précieuse.
La recherche de l’artiste autour de l’éclat des pierres précieuses interroge les notions de lumière et d’énergies, à travers une constellation minérale protéiforme qui s’illustre à travers la vidéo, la performance, l’installation et l’art textile.
En +:
http://www.imanefares.com/lartiste.php?IDartiste=20
http://www.insituparis.fr/fr/artistes/presentation/7766/nkanga_otobong