« Tu regardes Empire ? » ; « T’as fini la saison 1 d’Empire ? » , « CoOKIE !! »…
Non, je ne regardais pas du tout Empire jusqu’au weekend dernier… Lassée de me faire happée par toutes les séries en vogue (Game of Thrones, The Walking Dead, Scandal, 2 Broke Girls…) puis abandonnée dans une impasse à attendre le prochain épisode, j’avais décidé de ne plus regarder de nouvelle série. Près de 13 millions de téléspectateurs en moyenne, rien qu’aux Etats-Unis pour Empire sauf moi…
Puis, tout mon entourage me parlait de cette série : j’attendrai le bon moment pour commencer. C’est à dire, quand il y aura assez d’épisodes disponibles pour ne pas être « en manque ».
La famille Lyon au complet – droits réservés: Empire, Fox Channels
Saison 1, épisode 1 : le marathon Empire commence. Je n’ai pas pu décrocher, j’ai regardé les 2 saisons sans me lasser du bling bling , des gros plans qui annoncent (clairement) et sans intrigue la suite, et du « tout est bien qui finit bien » à l’américaine.
Entre course au succès, meurtres, coups bas et complots, Empire s’appuie sur des thématiques sociales contemporaines américaines et universelles. Homophobie, racisme, couple mixte, industrie de la musique, violence… sont des sujets abordés sans pincettes ni langue de bois dans ce « Gansta Game of Thrones » qui oscille entre fiction et réalité, dans un autre monde du Hip Hop où le leitmotiv « Started From the Bottom, Now We’re Here » (signé Drake) résonne à fond.
Pourquoi me suis-je résolue à regarder puis à dévorer les deux saisons d’Empire ? La réponse en 5 points :
1. L’art
L’art est très présent dans la série. De Gustave Klimt à Kehinde Wiley, Empire assure une belle promotion de l’art moderne et contemporain. Cela reste en accord avec l’ascension sociale des personnages. Des toiles anonymes ou non, d’assez mauvais goût décoraient la maison de la famille Lyon, avant qu’elle ne devienne célèbre.
Puis avec une meilleure situation financière, les Lyon s’offrent les meilleurs objets d’art, comme les portraits de l’artiste américano-nigérian Kehinde Wiley (1977), dont les prix peuvent atteindre 25 000 euros voire plus.
L’un des fils Lyon, Jamal se voit même offrir un portrait de lui par un artiste Pop Art en vogue, ce qui marque sa consécration dans la série.
2. Briser les stéréotypes ou le Black Empowerment
Une famille noire américaine qui est à la tête d’un empire commercial qui pèse des millions de dollars, qui a des liens avec le président des Etats-Unis et qui vit dans un confort matériel exceptionnel : ceci ne relève pas que de la fiction. Lucious Lyon, c’est aussi l’histoire de Dr. Dre, de Jay-Z ou encore de 50 Cents… Lyon Père, est ce rappeur, gangster par nécessité, qui de l’ombre à la lumière, devient un homme d’affaire.
Empire montre une famille noire riche, opulente, influente et qui a un pouvoir de décision dans la société américaine d’aujourd’hui. Cependant, les clichés qui accablent les communautés noires aux Etats-Unis ne sont pas relégués au dernier plan. Les sujets des tensions entre Noirs et Blancs, de la prison, de la drogue, de la violence, des armes à feu… sont abordés sans réel complexe et avec assez de distance pour ne pas heurter les téléspectateurs.
3. Empire ou l’inventaire des problématiques d’une Amérique contemporaine
Empire enterre le modèle de la famille parfaite du Cosby Show et rend obsolète le côté cool de Ma famille d’abord. La famille Lyon n’a rien de la famille idéale : la mère a purgé une peine de 17 ans de prison pour trafic de stupéfiants, le père a commis des meurtres pour se maintenir à la tête de sa société, manipule ses fils et fait même preuve d’homophobie envers l’un d’eux. Mais ils parviennent à s’accepter et à s’aimer comme une vraie famille, malgré les secrets et les trahisons.
Le #FreeLucious nous rappelle le « Free Huey » (pour Huey Percy Newton, 1942-1989, membre des Black Panther Party) ou encore le « Free Angela » (Davis). Les références directes à l’histoire et aux faits d’actualité sont sensibles et glissées de manière sensée et réfléchie dans la série. Ferguson, Trayvon Martin… dépassent la réalité pour placer ce « Black Lives Matter » au cœur du propos d’Empire. De plus, la série brise le cliché du privilège blanc à travers le personnage de Rhonda, qui n’est pas issu de la haute bourgeoisie, et a eu au bout du compte la même ascension sociale que les Lyon.
4. Derrière un grand homme se cache toujours une femme ou… un Cookie
Cookie Lyon est la femme de Lucious. Ils ont commencé l’aventure ensemble mais dix-sept années de prison ont tenu Cookie à l’écart de l’essor d’Empire. Elle a toujours su conseiller son mari lors de ses débuts dans la musique.
Influente, ambitieuse et persévérante, Cookie incarne une femme noire américaine dans toute sa splendeur mais également avec ses valeurs et son tempérament de battante.
Il est important de souligner que Cookie incarne UNE femme noire américaine et non LA femme noire américaine. Car la femme noire aux Etats-Unis, en Europe ou en Afrique est plurielle ; d’ailleurs, le casting féminin diversifié d’Empire l’atteste avec des beautés différentes. De Naomi Campbell à Gabourey Sidibé en passant par Vivica Fox ou encore Tasha Smith, oui, il est une pluralité de femmes noires.
5. Music Saved My Life
Alicia Keys, Snoop Dog, Ne-yo, Mary J Blidge… Le casting d’Empire réserve de belles surprises ! La série nous entraîne dans l’univers impitoyable de l’industrie de la musique, avec ses réalités qui se révèlent amères lorsque les paillettes ne collent plus et que les ventes ne décollent pas.
Voilà, je me suis faite avoir ! J’attends impatiemment le nouvel épisode pour savoir si Rhonda n’est pas… ChUUuut, je ne spoilerai pas ! Rendez-vous dès le 30 mars sur Fox.
En +:
Oh merci pour l’info série! je n’en suis aucune, mais celle-ci m’intéresse, en tout cas pour le point 1!
Oui il y a du Wiley partout! Tu ne seras pas déçue. merci pour ton commentaire CultURIEUSE 😉