Un destin tragique ; une double culture qui se partage entre les Etats-Unis et l’Italie, le nouveau monde et la vieille Europe ; le noir, le blanc et la couleur ; la photographie, l’écriture… Que retenir de l’œuvre de Francesca Woodman (1958-1981), artiste disparue, âgée d’à peine une vingtaine d’années, laissant derrière elle, une œuvre à la fois énigmatique et poétique, opaque à toute lecture linéaire et rationnelle.

 Francesca Woodman, Untitled, New York, 1979 ©George and Betty Woodman.

 Francesca Woodman, Self-deceit #1, Rome, Italie 1978 © George and Betty Woodman.

 Francesca Woodman, Untitled, Rome, Italie 1977-1978, © George and Betty Woodman.

On Being an Angel est une exposition intimiste, secrète et intense qui nous propulse dans l’univers insaisissable de Francesca Woodman. Petits formats, grandes ambitions, images abstraites dignes des clichés surréalistes de Man Ray : tout est réuni pour recréer le monde d’un ange qui s’est envolé trop tôt…

Les photographies dépeignent le corps d’une jeune femme en proie à un spectre phallique, qui rôde ici et là, incarné par des objets ou ce qui nous laisse croire être un serpent. Le corps même de l’artiste, nu ou habillé, devient ce terrain d’expérimentation entre une délicatesse spontanée et une brutalité propre aux compositions plastiques.

Maîtresse de son propre art, qui se situe à la lisière de la photographie et de la performance, Francesca Woodman marque la réappropriation du corps féminin dans l’histoire de l’art, faisant une référence subtile volontaire – ou involontaire – aux Anthropométries (années 1960) et les « Femmes pinceaux » d’Yves Klein. Les images parlent d’elles-mêmes, et laissent transparaître les émotions d’une jeune femme écorchée vive par son destin artistique.

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Francesca Woodman On Being an Angel, jusqu’au 31 juillet 2016.

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