Focus #18 : Zohra Opoku

L’œuvre de Zohra Opoku a plusieurs facettes. Installations, sculptures, performances, sérigraphies sur textile… Cet ensemble inédit cristallise avec subtilité un vocabulaire plastique qui « manipule le présent avec le passé ».

Zohra Opoku (1976, Altdöbern, Allemagne) est issue d’une double culture germano-ghanéenne. Aujourd’hui basée à Accra, sa démarche artistique s’implante au carrefour des champs social, politique et historique, tout en s’appuyant sur son expérience d’ancienne créatrice de mode.

L’artiste s’inspire de son environnement direct : du cadre urbain aux agencements artisanaux rencontrés dans l’espace urbain, en passant par le quotidien des Ghanéens et leurs capacités à s’y adapter.

Zohra Opoku: Sassa
, Curated by Nana Oforiatta Ayim/ANO Gallery 1957, Accra.

Zohra Opoku, Ficus Carica, 2015, Screen-print on textile, 79 x 105 cm, courtesy the artist and Gallery 1957, Accra Zohra Opoku, Ficus Carica, 2015, Screen-print on textile, 79 x 105 cm, courtesy the artist and Gallery 1957, Accra.

Sa dernière exposition personnelle à la Gallery 1957, à Accra, s’articule autour du concept Ashanti « sassa », qui donne le titre éponyme à l’exposition.
« Sassa » ou « Sasa » est une notion complexe qui présente différents degrés de compréhension. D’après l’ouvrage Masks of Black Africa de Ladislas Segy, l’artiste identifie la notion de « Sassa » à un esprit, une énergie universelle indécelable.

La commissaire de l’exposition Nana Oforiatta Ayim – et directrice artistique de la Gallery 1957 – se confronte à son tour à la confusion qui règne autour du terme « sassa » : il résulte que « sassa » désigne un esprit agité voire malveillant d’une personne dont la mort n’était pas naturelle…
L’artiste garde le titre « sassa » dans l’objectif de le redéfinir à travers l’exposition, et le caractère immanent de ses œuvres présentées.

La cohérence de l’ensemble est à l’image du cheminement personnel réalisé par Zohra Opoku pour se connecter avec la culture Ashanti et ses principes. Néanmoins, elle ne néglige pas sa culture allemande, et intègre des draps blancs épais offerts par sa grand-mère allemande, sur lesquels elle imprime des images représentant les Reines-Mères Ashanti – Ahemaa. L’artiste établit ainsi un lien profond et sensible, du Ghana à l’Allemagne, à travers ses sérigraphies.

 Zohra Opoku, Life Oak Tree, 2015, Screen-print on textile, 79 x 105 cm, courtesy the artist and Gallery 1957, Accra.

Zohra Opoku, Nana Bonsu Nyarko, Atwima Bodwesango – Sepaase, 2016, Van Dyke Brown Print on textile, 208 x 142 cm, courtesy the artist and Gallery 1957, Accra.

 Zohra Opoku, Batakari Chair, 2014, Teak, Abachi wood, cord, nail, 120 x 40 x 100 cm, courtesy the artist and Gallery 1957, Accra.

 Zohra Opoku, My Mother, 2015, Found object, 32 x 28 x 6 inches, courtesy the artist and Gallery 1957, Accra.

Sassa se découvre comme un album de famille faussement autobiographie qui fait référence à la double culture de Zohra Opoku, la culture Ashanti et sa famille. C’est l’essence plastique de son œuvre qui mis à découvert à travers ses autoportraits où elle semble ne fait qu’un avec la nature, les portraits sculpturaux de ses parents, mêlant des références d’Afrique de l’Ouest, des souvenirs intimes et des symboliques hautement personnalisées.

En + :

http://www.gallery1957.com

http://www.zohraopoku.com 

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2 commentaires

  1. Je trouve souvent très émouvantes et profondes les oeuvres d’artistes de double nationalité. Le Sassa, s’il est énergie universelle, est bienvenu et même attendu!

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