Retour sur le prix Canson 2016: Njideka Akunyili Crosby à l’honneur.

La cérémonie du Prix Canson s’est tenue cette année au Drawing Center de New-York, le 21 juin dernier.
Le jury du Prix est assez hétéroclite et est composé de conservateurs, de directeurs artistiques du Studio Museum of Harlem, du MNAM/Centre Pompidou, du MoMA PS1 ou encore d’imprimeur. L’artiste brésilien Tunga (1952-2016) qui s’est éteint en juin dernier, était Président du Jury depuis 2015.

Exposition des finalistes, Njideka Akunyili Crosby © Hal Horowitz

Soutien international à la création d’aujourd’hui.

Le Prix Canson est destiné à récompenser les artistes qui créent des œuvres sur papier, et permettent à ce médium de rester un support synonyme de modernité, et depuis 2010. La Maison Canson confirme son rôle de mécène dans l’art avec ce Prix.
Entre promotion et gain de visibilité la Maison tend également à encourager l’utilisation du papier dans la création contemporaine, à l’heure où les artistes optent davantage vers les nouvelles technologies.

Au premier rang (de gauche à droite): Lucy Skaer, Katharine Stout, Ruby Onyinyechi Amanze, Njideka Akunyili Crosby, Bice Curiger et Bethany Collins.

Au deuxième rang (de gauche à droite): Amanda Singer, de la galerie Anton Kern au nom de David Shrigley, Amanda Hunt, Helen Molesworth, Ian Alteveer, Frédéric Paul, Michaël Woolworth, Brett Littman. © Hal Horowitz

L’artiste qui gagne le Prix, se voit récompensé(e) d’une dotation de papier Canson estimée à 10 000 euros, et présente l’année qui suit sa récompense, ses œuvres lors d’une exposition personnelle dans une grande foire ou un musée international.
Ruby Onyinyechi Amanze (1982, Nigéria), Bethany Collins (1984, Etats-Unis), Njideka Akunyili Crosby (1983, Nigéria), David Shrigley (1968, Royaume-Uni) et Lucy Skaer (1975, Royaume-Uni) se partageaient l’affiche des 5 finalistes de l’édition 2016.

Travaillant sur la représentation du corps de la femme africaine à travers le dessin, la sérigraphie ou encore l’impression graphique, Virginia Chihota (Zimbabwe, 1983) remportait le Prix Canson en 2013.

La lauréate 2016 : Njideka Akunyili Crosby.

D’après les mots de Brett Littman, directeur du Drawing Center et vice-président du prix Canson 2016, le travail de Njideka Akunyili Crosby est complexe.
Complexe et unique, dans sa conception et dans sa réalisation. Les mises en abîme graphiques enrichissent l’œuvre et lui confèrent une puissance visuelle exceptionnelle. Parfois, on y reconnaît l’artiste dont la présence à travers des scènes intimes brouille les pistes : vrai, faux ? Réalité ou imagination ? Akunyili Crosby se dévoile à travers son art, à la manière faussement naïve de Billie Zangewa.

Njideka Akunyili Crosby et Stéphane Hamelin Njideka Akunyili Crosby et Stéphane Hamelin, Remise du Prix Canson 2016

Les couches de matières se superposent pour conter une narration muette, figé sur papier, sans relief et ne faisant qu’un avec le support. Les personnages, les ombres, la confusion des formes et des motifs défraient la chronique et ajoutent une part de mystère aux œuvres. Collages, dessins, peinture, gravure, transferts de photographies… Njideka Akunyili Crosby croise et mixe les techniques, à l’image des cultures nigériane et américaine qui influencent sa vie et son travail.

Njideka devant l’une de ses œuvres lors de la cérémonie de remise du Prix Canson® ©Hal Horowitz

L’artiste joue avec des touches d’hyperréalisme qu’elle mêle à une fiction artistique surréaliste. L’hybridité de la technique et le mélange des différents composants apportent une dynamique à la composition.
Akunyili Crosby recompose encore et encore l’idée d’un espace-temps entre les Etats-Unis, où elle vit aujourd’hui et Enugu, sa ville natale. Ces différente reconnexions avec la réalité s’opèrent à travers des images relevant d’un mythe, qui a germé dans l’imaginaire de l’artiste, et qu’elle jette dans la réalité, le confrontant à l’imaginaire collectif.

Njideka Akunyili Crosby jouit déjà d’une belle renommée internationale, ayant été récompensée par de nombreux prix ces dernières années : le Prix Joyce Alexander Wein Artist (Studio Museum of Harlem, 2015) , le Prix Next Generation (New Museum of Contemporary Art, 2015) ou encore le Prix James Dicke Contemporary Artist (Smithsonian Museum, 2014). Le Prix Canson vient confirmer sa notoriété internationale.

En + sur african links:

« I Always Face You, Even When it Seems Otherwise » – Tiwani

 

 

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