La ville d’Enghien- les – Bains ne se résume pas qu’à son casino et sa station thermale. Désignée ville créative en faveur des arts numériques, et élue par ailleurs, ville hôte de la XIème Réunion annuelle du Réseau des villes créatives de l’UNESCO, son Centre des arts présente une exposition collective intitulée « Data City ».
Nouvelles technologies, frontières, actualité, nature… La ville comme trait commun aux différentes propositions de « Data City », présente diverses formes de dialogues avec le monde d’aujourd’hui.
Dakar, Lyon, Enghien-les-Bains, York, Sapporo, Linz, Austin, Tel-Aviv et Gwangju: ce sont 9 villes internationales du réseau des villes créatives de l’UNESCO, qui sont représentées pour Data City.
OFFICINA MAMIWATA / T. MANFREDI & M. LENA « LIQUID LANDSCAPE-STUDIO #3 »
Photo: Tiziana Manfredi
L‘installation Liquid Landscape Studio#3 nous fait naviguer en eaux troubles. Et elle coule l’eau. Pour nous transporter dans une contrée à mi-chemin entre la réalité et l’utopie d’un monde paisible.
Liquid Landscape émerge comme une métaphore de l’eau et laisse transparaître des symboliques. L’univers sacré et cérémoniel propre à l’eau est mis en exergue, jongle habilement entre imaginaire, abstraction et concret. Le mouvement perpétuel de l’eau, l’utilisation de symboles à l’instar de cette Vierge de l’eau venant d’Haïti, permet de représenter des croyances dépassent les frontières, et le temps.
OFFICINA MAMIWATA / T. MANFREDI & M. LENA « LIQUID LANDSCAPE-STUDIO #3 ».
OFFICINA MAMIWATA / T. MANFREDI & M. LENA « LIQUID LANDSCAPE-STUDIO #3 ».
Le jeu entre les icônes immobiles et la fluidité de l’eau, apportent ce message symbolique jeté à la mer par l’Officina Mami Wata au spectateur : « Dakar est un lieu de rencontre de cultures, un syncrétisme de différentes choses entre traditions et modernité. Voyager, c’est la base le point de départ avec la découverte du monde, les frontières, la politique, l’histoire de l’humanité.» affirme Tiziana Manfredi.*
L’eau a toujours permis et permet la rencontre entre des peuples, et Liquid Landscape Studio#3 propose tout en poésie un troisième espace-temps au-delà, des confins de notre quotidien et nous invite à voir au-delà des frontières.
Une installation en dévoile une autre
Juste à côté de l’installation du Collectif Mamiwata, l’œuvre de l’artiste autrichienne Verena (1984) Mayrhofer, Draw :er . Interactive et sonore, Draw :er est un parfait catalyseur d’un monde global. Représentant un intérieur typiquement autrichien, le visiteur est invité à tirer les différents tiroirs du meuble de cuisine, pour découvrir une histoire. Chaque tiroir, contenant une épice, dévoile le témoignage de demandeurs d’asile qui découvrent la culture et les mœurs autrichiennes. Alors que le repas n’est pas prêt et la table absente, le dialogue est permis, dans une démarche conceptuelle à travers l’art.
V. MAYRHOFER « DRAW:ER ».
V. MAYRHOFER « DRAW:ER » / Photo: Tiziana Manfredi
En +:
Basé à Dakar, Collectif Mamiwata est composé du duo italien Tiziana Manfredi (vidéaste et performer) et de Marco Lena (historien, réalisateur).
Pour l’installation DC ils proposent une réflexion autour de l’eau et de la figure symbolique de Mame Coumba, divinité que habite les plages, ou la mer, ou les cotes de la capitale sénégalaise.
Verna Mayrhofer vit et travaille à Linz et Haag, en Autriche.
Plus d’infos ici : Data City jusqu’au 13 Juillet 2017 au Centre des Arts d’Enghien-les-Bains.
* Propos recueillis par Virginie Ehonian