Fenêtre sur Guagué Cherif (Sénégal): 3 questions à la photographe Gabrielle Grenier

Le temps semble s’être arrêté à Gagué Chérif. Les routes poudreuses du village étouffent les pas de ses habitants, et les échos humains percent les profonds abîmes d’un silence quotidien qui précède la chute sans fracas du soleil. La nuit la vie se réanime comme soumise sous une onde de choc. Chroniques sans histoires, mais denses de vie… Le temps semble s’être arrêté à Gagué Chérif, jouant silencieusement aux jeux de hasard avec les aiguilles d’une montre perdue.


 Gagué Chérif, 2015  © Gabrielle Grenier

Basée à Varsovie, Gabrielle Grenier (1989, Née à Paris) expérimente, photographie, explore les secrets d’un art qu’elle démystifie. De laboratoires argentique et de tirages numériques, en passant par la production de contenus éditoriaux de photographie, ses projets dépasse l’espace d’une chambre noire et remodèlent les codes à sa manière. Elle revient sur son voyage à Gagué Chérif pour african links.

african links : Une définition de la photographie ?

Gabrielle Grenier : Pour moi la photographie c’est avant tout un outil d’analyse et de communication. C’est un medium me permet avant tout de « digérer » mes émotions, et d’avoir un certain recul sur les sociétés.

african links : Pouvez-vous  revenir sur votre dernier voyage au Sénégal?

  Gagué Chérif, 2015  © Gabrielle Grenier

Gabrielle Grenier: En janvier 2015, je suis partie à Guagué Cherif, un village dans le sud du Sénégal à trois heures de Dakar. Je n’étais jamais partie en Afrique et le Sénégal a marqué mon premier voyage sur le continent africain. Collaboratrice de l’artiste et cinéaste Nicolas Boone, je l’accompagnais sur la réalisation de son moyen métrage Psaume. Certains habitants du village ont accepté d’y participer.

En + : http://nicolasboone.net/psaume/ 

african links : Votre meilleur souvenir de Gagué Chérif ?

  Gagué Chérif, 2015  © Gabrielle Grenier

Gabrielle Grenier : Pendant les deux semaines de tournages j’ai pu assister à des combats de lutte. Durant l’espace de tout un week-end, un groupe de lutteurs était présent dans le village. Ils sont venus avec un groupe électrogènes et des arènes démontables. J’ai ainsi pu admirer tout le rituel de la lutte au Sénégal. Les athlètes dévoilent toute une cérémonie avant d’engager les différents combats qui durent parfois jusqu’à tard dans la nuit. Le rythme, la musique, l’ambiance, ces corps recouverts de sable… C’est admirablement beau.
Je ne veux pas évoquer de bons ou mauvais souvenirs, mais ce qui m’a particulièrement marquée au Sénégal, c’était la présence de Vinci Autoroutes. Nous avons emprunté l’une des autoroutes du groupe pour notre retour de Guagué Cherif vers Dakar. Je garde le souvenir d’une longue autoroute déserte qui mène vers un ailleurs étrange. J’imagine qu’elle est essentiellement utilisée par les touristes…

Propos recueillis par Virginie Ehonian

En +: 

Découvrir le travail de la photographe Gabrielle Grenier ; https://www.instagram.com/ggphotographie89/

Les photographies de Gabrielle Grenier sont en vente ici

Dans la Nooru Box #6 : A long Summer, la photographe Gabrielle Grenier partage avec vous un instant précieux d’un de ses voyages au Sénégal ici

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