4ème de couv’ : 3 livres qui ont marqué l’écrivain Serge Bilé.

 Couverture du roman Yasuke Le Samouraï noir de Serge Bilé.

Il y a des histoires qui sont enfouis dans les méandres de l’Histoire, puis ressurgissent à la surface pour le bonheur des uns et la curiosité des autres. Un samouraï noir? Dans l’imaginaire collectif, un samouraï est un guerrier… japonais, donc pas noir ni esclave africain.
Et pourtant l’Histoire nous réserve des pépites. Le journaliste et écrivain Serge Bilé donne une voix à Yasuke; il lui offre des mots, des sentiments des émotions afin de le rendre vivant dans la mémoire collective.

L’histoire de Yasuke, le 1er samouraï étranger au Japon, et le premier samouraï noir nous est conté par Serge Bilé, qui ici se raconte de manière inédite à travers trois livres qui ont marqué sa vie littéraire.

 

african links: Quel est l’ouvrage qui vous a le plus fait rire et amusé?

Serge Bilé: Avanti la musica ! de Charles Exbrayat que j’ai dévoré dans mon adolescence à Poitiers. L’action se déroule en 1943. Dans un village italien, divisé entre pro et anti Mussolini, un fasciste en vue est tué, au moment où l’armée allemande est en pleine débâcle. Les habitants sont inquiets, d’autant que trois policiers débarquent le même jour. Si le cadavre est découvert et si les nazis arrivent avant les forces américaines, il y aura forcément des représailles. La partie de cache-cache commence. Le corps est dissimulé tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre, pour le soustraire aux enquêteurs. C’est drôle. On rit du début à la fin !

african links: Quel ouvrage vous a le plus ému?

 Serge Bilé: L’Enfant noir de Camara Laye. Ce livre a marqué mon enfance. C’est l’histoire d’un jeune garçon de cinq ans qui grandit dans un village de Haute-Guinée. Entre ses devoirs d’école et le chant des griots, son père l’initie au métier de forgeron. Mais sa soif de connaissance finit par l’éloigner des siens et de ses coutumes. Il quitte son pays et part poursuivre ses études en France. C’est un roman important qui m’a accompagné, lorsqu’à 13 ans, j’ai laissé à mon tour la Côte d’Ivoire, où je suis né, pour me retrouver en pension chez les pères Jésuites dans la Vienne en 1973 !

african links: Enfin, Quel ouvrage a-t-il le plus influencé vos différents choix de vie?

Serge Bilé: Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire. Je l’avais survolé dans ma jeunesse, avant de le redécouvrir à mon arrivée comme journaliste en Martinique en 1994. C’est une œuvre poétique puissante qu’on pourrait définir comme la charte de la négritude et de l’anticolonialisme. J’avais la chance de côtoyer à la fois le texte et son auteur, que j’ai rencontré régulièrement pendant 13 ans. Je partage son combat pour la dignité de l’homme et singulièrement de l’homme noir. Je m’intéresse pour ma part aux oubliés afro antillais de l’histoire. C’est ma façon de restituer à leurs descendants un bout de leur mémoire !

couverture livre Aimé Césaire

 

Propos recueillis par Virginie Ehonian.

En + :

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